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Cécile Doffin

Les additifs alimentaires.




Définition


Un additif alimentaire est une substance ajoutée à un aliment pour exercer une fonction technologique, comme rehausser la saveur, l'apparence, la texture ou la conservation, ou modifier les caractéristiques de l'aliment. Un additif alimentaire n'est pas habituellement consommé comme un aliment ou utilisé comme un ingrédient.


Un additif alimentaire peut être naturel ou synthétisé.



Classification


Les additifs alimentaires sont regroupés en 6 catégories.


Les colorants :


Comme leur appellation l’indique, ces additifs donnent aux aliments leurs couleurs aux aliments ayant perdu leurs couleurs pendant la préparation. On les utilise également à des fins esthétiques pour attirer l’attention des consommateurs.


Liste des colorants alimentaires approuvés par l'EFSA:

Rouge No. 3 (Erythrosine E127) : Colorant rouge-cerise couramment utilisé dans les bonbons, les popsicles et les gels de décoration de gâteaux.

Rouge No. 40 (Allura Red E129) : Colorant rouge foncé utilisé dans les sodas, les boissons sportives, les bonbons, les condiments et les céréales.


Jaune No. 5 (Tartrazine E102) : Colorant jaune-citron que l’on trouve dans les bonbons, les boissons gazeuses, les croustilles, le maïs soufflé et les céréales.


Jaune No. 6 (Sunset Yellow E110) : Colorant jaune-orange utilisé dans les bonbons, les sauces, les produits de boulangerie et les fruits en conserve.


Blue No. 1 (Brilliant Blue E133) : Colorant bleu verdâtre utilisé dans les crèmes glacées, les pois en conserve, les soupes emballées et les glaçons.


Blue No. 2 (Indigo Carmine E132) : Un colorant bleu royal que l’on trouve dans les bonbons, les crèmes glacées et les céréales.


Les colorants sont-ils nocifs pour la santé?


Il n’existe aucune preuve concluante que les colorants alimentaires soient dangereux pour la plupart des gens. Néanmoins, ils peuvent causer des réactions allergiques chez certaines personnes et de l’hyperactivité chez les enfants sensibles.


Cependant, la plupart des colorants alimentaires se trouvent dans des aliments transformés malsains qu’il faut éviter de toute façon.


Les édulcorants :


Un édulcorant est un additif alimentaire qui confère un goût sucré aux aliments en apportant moins de calories que le sucre de référence, le saccharose.


On distingue deux types d'édulcorants :

- les édulcorants de charge dont le pouvoir sucrant est proche du sucre de table (le saccharose)

- les édulcorants intenses dont le pouvoir sucrant est très élevé.


Quels sont les édulcorants naturels ?


Les édulcorants naturels et les sucres naturels sont deux choses différentes. Le fructose, le galactose, le lactose, le glucose… sont des sucres naturellement présents dans les aliments et ne sont pas des édulcorants.


Voici une liste récapitulative des édulcorants naturels :

  • le maltitol ;

  • la stévia ;

  • le tagatose ;

  • le xylitol ou sucre de bouleau ;

  • et le sukrin.


Des études ont démontrées des risques sur notre santé:

  • 1 Une flore intestinale modifiée

Une étude récente menée chez les souris a prouvé que la consommation d’aspartame, de sucralose et de saccharine (3 édulcorants très utilisés) perturbaient la composition de notre flore intestinale (1). Or, le microbiote intestinal joue un rôle essentiel dans notre organisme, notamment dans notre poids.

Ainsi, une flore bactérienne perturbée favoriseraient la survenue d’obésité et de diabète notamment par l’apparition d’un phénomène de résistance à l’insuline. Ces effets n’ont néanmoins pas encore été prouvés chez l’adulte.


  • 2 Des sensations de faim accrues

Des études d’observation ont confirmé que l’utilisation de certains édulcorants (à savoir les édulcorants intenses) est paradoxalement associée à un gain de poids, sans que la causalité de cette association n’ait été établie. Étonnant pour un produit qui, à la base, est destiné à des personnes faisait attention à leur poids !

Ces derniers pourraient potentiellement tromper le cerveau sur l’apport en calories en stimulant les récepteurs du goût sucré et augmenter l’appétit – favorisant les grignotages et, donc, la prise de poids.

  • 3 Une glycémie perturbée

Même si les édulcorants eux-mêmes ne seraient pas absorbés par notre organisme et n’auraient pas d’impact sur la glycémie de manière isolée et sur le court terme, des études ont pu établir qu’ils pouvaient augmenter l’absorption intestinale du glucose issu des autres aliments glucidiques consommés conjointement avec les édulcorants (2). De ce fait, contrairement à ce qu’on pourrait penser, ils ne seraient pas totalement neutres sur la glycémie !


  • 4 Un risque de développement de tumeurs

Des études réalisées sur l’aspartame ont semé la panique chez les consommateurs de produits contenant des substituts de sucres (la fameuse étude Ramazzini (3)). Selon l’étude réalisée chez la souris, la consommation d’aspartame favoriserait l’apparition de certaines tumeurs. Cette effet secondaire s’avère peu probable chez l’homme.

D’autres travaux réalisés sur l’aspartame et publiés en 2011 suggèrent l’apparition de cancer du sang et de la lymphe. Le lien avec les cancers digestifs ou du cerveau ont cependant été écartés. Mais les études sont contradictoires. La prudence doit rester de mise.


  • 5 Les édulcorants et l’amour du sucré

Les substituts de sucre contribuent à entretenir la dépendance au goût sucré ainsi que l’appétence pour les produits sucrés – catégorie d’aliments source de calories vides et donc peu intéressants sur le plan nutritionnel.

Par ailleurs, la consommation de produits sucrés – édulcorés ou non – pourraient potentiellement freiner la consommation d’aliments plus intéressants sur le plan nutritionnel (fruits, légumes, céréales complètes, légumes secs…).


Les agents de texture :


Tout ce groupe d'additifs est codifié de E 400 à E 499. Émulsifiants, épaississants, gélifiants sont destinés à donner de la consistance, à maintenir ou modifier la texture d'un produit. Plusieurs sont parfois employés ensemble.


Épaississants et gélifiants


Les épaississants et les gélifiants augmentent la viscosité ou la consistance d'un produit. Ils sont très employés dans les charcuteries, les crèmes desserts et les entremets, les glaces, les confiseries et les pâtisseries.Dans cette catégorie, les épaississants et les gélifiants les plus employés sont :


  • Les extraits d'algues, l'acide alginique et les alginates (E 400 à 405)

  • L'agar-agar (E 406)

  • Les carraghénates (E 407)

  • Les farines de graine de caroube (E 410), de tamarin (E 411), de guar (E 412)

  • Les gommes (E 413 à 418)

  • Le konjac (E 425) : extrait du tubercule de la plante du même nom qui pousse en Asie, c'est aussi un complément alimentaire très utilisé pour couper l'appétit.

  • Les polysorbates (E 432 à 436)

  • Les pectines (E 440)


Les agents de texture sont à l’origine de nombreux effets secondaires, tels que :

  • des problèmes digestifs, allant du simple effet laxatif aux diarrhées et/ou ballonnements,

  • des atteintes organiques (lorsque les agents de texture sont consommés à fortes doses) : les deux additifs les plus incriminés pour ce cas sont les phosphatides d’ammonium et les dérivés du sorbitane.

De plus, des substances toxiques ont été retrouvées dans certains agents de texture, tels que le propylène glycol ou encore le trichloréthylène.


Les arômes:



Il existe 5 familles d’arômes :

  • Les arômes naturels, pouvant être d’origine animale ou végétale, doivent strictement provenir d’un produit naturel.

  • Les arômes identiques naturels, des arômes issus de la reproduction exacte par synthèse de la composition chimique de l’arôme naturel

  • Les arômes artificiels, créés par des aromaticiens, n’existent pas dans la nature et possèdent un arôme plus fort que l’arôme naturel.

  • Les arômes de fumées, issus de la combustion de bois odorants et utilisés dans les biscuits salés, charcuterie…

  • Les arômes de transformation, utilisés dans tous les produits industriels tels que les soupes et plats cuisinés.


Les arômes provenant d'aliments connus pour susciter des allergies peuvent déclencher une crise, même s'ils se trouvent en infime quantité dans le produit ainsi aromatisé.

La loi impose maintenant que tout produit allergène soit signalé sur l'étiquette. Elle est valable aussi pour les arômes. Il est donc indispensable de bien regarder cette dernière avant l'achat d'un produit.


Les antioxydants:



Additifs agissant contre l’altération des aliments due à la lumière, à l’oxygène, enzymes ou métaux.

En tant qu’additifs alimentaires, les antioxydants sont indiqués par diverses nomenclatures. Les substances les plus utilisées sont :

  • E306-309 : vitamine E, delta tocophérols de synthèse

  • E 300 : vitamine C, acide ascorbique

  • E 310 : Gallate de propyle

  • E320 : Buthylhydroxyanisol

  • E325 : Lactate de sodium

Les plus toxiques (en rouge)


Les conservateurs:


Un conservateur est une substance qui agit en limitant ou en inhibant la prolifération des bactéries et des moisissures sur un produit. Il permet de garder les denrées alimentaires plus longtemps (ex: le pain de mie longue conservation).


On distingue deux types de conservateurs :

  • Les conservateurs minéraux : nitrates, nitrites, anhydrides sulfureux et sulfites, acide borique;

  • Les conservateurs organiques : acides propionique, sorbique, benzoïque, … et leurs sels.

Les conservateurs autorisés dans la réglementation européenne sont les suivants :

  • Sorbates : E 200-203,

  • Benzoates : E210-213,

  • Hydroxybenzoates : E 214-219,

  • Anhydrides sulfureux et sulfites : E 220-228,

  • Propionates : E 280-283.

Bien que les conservateurs soient largement utilisés dans l'industrie alimentaire, leur consommation excessive peut être dangereuse pour la santé. Les conservateurs artificiels ont été associés à des problèmes tels que le cancer, les problèmes cardiovasculaires, les problèmes digestifs et les réactions allergiques.


Zoom sur les nitrites:


Les nitrites sont des composés chimiques contenant de l’azote et de l’oxygène. Ils sont couramment utilisés comme conservateurs dans les viandes transformées, telles que le bacon, le jambon, afin d’empêcher la croissance bactérienne et de prolonger la durée de conservation.

Les dangers potentiels d’une consommation excessive de nitrites incluent un risque accru de cancer, de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2, de maux de tête, de nausées et de réactions allergiques. Il est donc recommandé de limiter la consommation d’aliments contenant des nitrites, en particulier les viandes salées et séchées, afin de prévenir les risques potentiels des nitrites pour la santé.

Les recommandations officielles sont de 150g de charcuterie par semaine.



Heureusement, certains additifs alimentaires sont inoffensifs, à condition de respecter un dosage quotidien (AJR).


  • C'est le cas d'antioxydants comme l’acide ascorbique : E300, E301, E302, ainsi que E306 (vitamine E) ou E322 (œuf, soja) qui évitent aux bactéries de proliférer.


  • Parmi les colorants, les E100 (curcuma), E101 (œufs, lait ou levures) E140 (chlorophylle), E153 (charbon végétal médicinal), E160a (carotte), E160b (rocou), E160d (tomate), E161b (luzerne ou ortie) et E162 (betterave), E163 (fruits, légumes), E170 (carbonate de calcium) sont sans danger.


  • Enfin, parmi les conservateurs, les E200, E201, E202, E203 issus du sorbier ne présentent pas plus de risques que les émulsifiants produits à base d’algues (du E400 au E408), ou d’autres végétaux, tels E410 et jusqu’au E414.


Un constat alarmant : 4 kg d’additifs avalés chaque année !

Un Français de 72 kg consomme en moyenne 4,1 kg d'additifs par an, soit 11,3 g d’additifs par jour !

Mais pire encore : les 5% des Français les plus exposés en consomment 10 kg par an !

En effet, les additifs se retrouvent partout dans notre alimentation, du petit déjeuner en passant par le goûter puis au diner.


Limitez votre consommation d’additifs

Pour réduire sa consommation d’additifs, c’est très simple : mangez des produits bruts plutôt que transformés, privilégiez l’appellation bio, cuisinez maison, et soyez vigilants aux étiquettes !


Références:


(1) Gut microbial adaptation to dietary consumption of fructose, artificial sweeteners and sugar alcohols: implications for host–microbe interactions contributing to obesity. Payne, A. N., Chassard, C. and Lacroix, C. (2012), Obesity Reviews, 13: 799–809. doi:10.1111/j.1467-789X.2012.01009.x


(2) Mace OJ, Affleck J, Patel N et al. Sweet taste receptors in rat small intestine stimulate glucose absorption through apical GLUT2. J Physiol, 2007; 582: 379-392.


(3) Soffritti, M.; Belpoggi, F.; Esposti, D.D.; Lambertini, L.; Tibaldi, E.; Rigano, A. (2006). “First Experimental Demonstration of the Multipotential Carcinogenic Effects of Aspartame Administered in the Feed to Sprague-Dawley Rats”. Environ Health Perspect. 114 (3): 379–385. doi:10.1289/ehp.8711. PMC 1392232 . PMID 16507461.

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