Le soja est une plante oléagineuse originaire d'Asie, cultivée pour ses graines oléagineuses. Il est utilisé de diverses façon, que ce soit sous forme fermentée (miso, natto, tempeh) ou non (tofu, tonyu). Il existe des jus de soja appelés aussi à tort laits de soja.
Valeur nutritionnelle du soja jaune
Protéines: 35 à 40% excellente qualité avec les 8 acides aminés essentiels
Lipides 18 à 20% 60% d’acides gras polyinsaturés dont 8% d’oméga 3
Glucides 32 à 35% composés d’amidon et d’un peu de saccharose.
On retrouve ensuite des fibres non assimilables et une bonne teneur en minéraux et vitamines : vitamines du groupe B, vitamine E, magnésium, fer, phosphore, potassium, zinc et cuivre.
Consommation de soja en France
La consommation de soja en France est à 90% destinée à nourrir le bétail et représente au total plus près de 4,7 millions de tonnes par an ou 146 kilos par seconde(compteur). La production française de soja représente une toute petite partie de cette consommation, soit 139 959 tonnes par an environ, alors que les importations représentent 4,6 millions de tonnes. La consommation de soja en France est d'environ 4,62 millions de tonnes par an, soit 12.657 tonnes par jour. En 2009, la consommation française de soja, sous toutes ses formes, était estimé à 4,7 millions de tonnes. Les importations de soja sous toutes ses formes représentent 4,63 millions de tonnes.
Choisir son soja
Si l'on peux il est préférable de choisir son soja issu de l'agriculture biologique et français. La règle d’or c'est de choisir par exemple vos steaks de soja contenant uniquement des ingrédients issus de l’agriculture biologique (soja, céréales, légumes…). Pour limiter notre impact sur l’environnement, il est important de favoriser les productions locales (filières régionales, relations de confiance avec vos producteurs, limitation des transports…).
Les phyto-œstrogènes
Ce sont des composés naturels présents dans les produits végétaux, tels que les céréales à grains entiers et le soja, et agissant comme les estrogènes dans l’organisme. Puis précisément les phyto-œstrogènes sont des molécules possédant une structure chimique semblable à l’œstradiol, une hormone produite naturellement par les ovaires de la femelle. Cette caractéristique leurs permet donc de se lier aux récepteurs d’œstrogènes endogènes de l’animal. Les phyto-œstrogènes miment l’action de l’œstradiol, mais leurs effets ne sont pas nécessairement identiques, causant ainsi des problèmes chez l’animal consommant un fourrage ayant une forte teneur en phyto-œstrogènes. Ces mêmes molécules peuvent aussi cependant avoir des effets bénéfiques sur la santé humaine. Celles-ci ayant des propriétés anticancéreuses, anti-athérosclérotiques et anti-oxydatives chez l’humain.
Effets sur l'organisme
Accusés de nuire à la qualité du sperme, perturber la lactation chez la mère, accélérer le développement hormonal des filles et de retarder celui des garçons, les phyto-œstrogènes scinde la communauté scientifique. Selon certaines études, il semblerait que le soja ait un effet protecteur contre certains cancers hormono-dépendants, comme le cancer du sein ou du côlon. En témoigne l’exemple asiatique. Culture dont l’alimentation est très riche en soja, et où les taux de cancers hormonaux sont bien plus faibles qu’en Occident. En effet, selon les experts, les phyto œstrogènes induisent l’apoptose (l’auto-destruction) des lignées de cellules cancéreuses, et que par ailleurs, en occupant les récepteurs œstrogéniques avec une action physiologique très inférieure, ils concurrencent les œstrogènes endogènes. De ce fait, ils pourraient réduire l’effet œstrogénique global, et donc l’effet prolifératif sur les cellules cancéreuses. Ceci aurait un intérêt chez les femmes non ménopausées, dont les ovaires produisent encore des œstrogènes. Et selon d'autres études encore, c’est tout le contraire, la consommation de soja pourrait favoriser l’apparition de ces mêmes cancers. Certains considèrent que la consommation de phyto-œstrogènes en quantités importantes est suspectée d’être un facteur favorisant pour les cancers hormonodépendants, surtout en cas d’antécédents familiaux. Les phyto-œstrogènes auraient une action proliférative sur les cellules cancéreuses, c’est pourquoi on les déconseille souvent aux personnes atteintes de cancer.
De plus
Attention, les isoflavones de soja ne sont pas actives chez certains individus. En fonction de la flore intestinale de chacun, du régime alimentaire et de la prise de médicaments (antibiotiques notamment), les isoflavones peuvent être activées, ou non. Ainsi, il semblerait que chez certains individus, la consommation de soja n’ait aucun effet sur l’activité œstrogénique, les isoflavones n’étant pas activées. Ceci pourrait expliquer en partie que certaines études cliniques n’aient pas pu mettre en évidence l’efficacité de la consommation d’isoflavones sur l’atténuation des bouffées de chaleur et la réduction du risque d’ostéoporose, chez la femme ménopausée. Il faut aussi savoir que le soja fermenté (tempeh, natto, miso, shoyu et tamari) n’a aucune activité oestrogénique, observée uniquement avec le soja non fermenté (fèves de soja, tofu, “lait” de soja).
En conclusion…
Devant l’absence d'une entente scientifique, chacun est libre de se faire son opinion. On peut néanmoins supposer que la consommation de soja, en quantités raisonnables (par exemple un produit au soja 2 à 3 fois par semaine), et en l’absence d’antécédents de cancer hormono-dépendant, a des effets bénéfiques et protecteurs chez les adultes. Les femmes enceintes devraient néanmoins éviter les phyto-oestrogènes, par mesure de précaution. Dans un rapport de l’AFSSA de 2005, on peut d’ailleurs lire que sur la base de « 1.500 études sérieuses disponibles, l’apport de 1 mg/kg de poids corporel/j d’isoflavones aglycones (soit 60 mg pour un individu pesant 60 kg) ne présente pas de risque pour la population générale ; et des précautions particulières doivent être prises par certaines personnes notamment celles présentant un cancer du sein, des antécédents personnels ou dans leur famille ».
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